ZENAIR AG SYSTEMS/Systemes d'epandage agricole
Ci-dessous un article sur les ravages des criquets pour comprendre l'enjeu et le remède que peut apporter l'épandage avec des ULM. Ce qui rend accessible cette posibilité à tout le monde.
La faim dans leur sillage:
Voyage au cœur de la lutte contre les criquets pèlerins.
Quel est l'enjeu d'une invasion de criquets?
Qu'ont en commun un berger d'Afrique du Nord-Ouest, un expert en protection des plantes au Sahel et un fonctionnaire du Ministère de l'agriculture de l'une ou l'autre région? Leur vie présente, dominée par une invasion d'insectes ailés et très mobiles qui survolent leurs territoires.
Dans ce dossier, des personnes appartenant à ces trois catégories - petits agriculteurs et éleveurs, experts techniques et responsables gouvernementaux - expliquent ce que représente pour eux, pour leur communauté et pour leur pays, la plus dévastatrice recrudescence de criquets pèlerins des 15 dernières années.
Nature du ravageur
Le criquet pèlerin est un insecte déprédateur redoutable. Une tonne environ de criquets - soit une petite fraction d'un essaim moyen - consomme chaque jour autant de nourriture que 2 500 personnes. Les essaims peuvent parcourir jusqu'à 200 km par jour. Les femelles pondent quatre fois au maximum durant leur existence, et jusqu'à 70 œufs à chaque fois.
Durant les longues périodes de rémission, lorsque les criquets pèlerins vivent en petits nombres dans le désert, ils sont inoffensifs. En présence de conditions de reproduction favorables, comme en Afrique de l'Ouest à la fin de 2003, les insectes se multiplient énormément. Lorsque les conditions météorologiques et écologiques les restreignent à une zone limitée, ils cessent d'agir en tant qu'individus et commencent à se comporter en groupe.
En quelques mois, de gigantesques essaims se forment et s'envolent dans la direction du vent à la recherche de nourriture. Les criquets qui viennent d'Afrique de l'Ouest peuvent envahir toute l'Afrique du Nord-Ouest et se reproduire. Leur progéniture retourne ensuite vers le sud en perpétuant un cycle qui peut durer des années. (voir Portrait d'une campagne antiacridienne, colonne de droite).
Défendre l'agriculture
Voici ce qu'a à dire le Maroc sur une invasion qui lui a coûté quelque 25 millions d'euros (30 millions de dollars E.U.) durant la campagne 2003-2004. Le secteur agricole à défendre, qui emploie 4 millions de personnes, représentait 7 milliards de dollars en 2002 (dont 1 milliard de recettes d'exportation).
«Nous ne considérons pas seulement les dégâts économiques causés par les acridiens. Des familles entières vivent de petites parcelles cultivées. En cas de perte de récoltes, les gens migrent. Il n'y a pas beaucoup d'emplois en ville et s'ils ne trouvent pas de travail, comment vont-ils se procurer de la nourriture?», se demande Saïd Ghaout, Directeur du Centre national marocain de lutte antiacridienne.
«Les criquets seraient arrivés jusqu'en Espagne si on n'avait pas déployé tous ces efforts», soutient-il. «L'expérience nous prouve que les essaims peuvent atteindre l'Europe. Dans les années 50, on a trouvé des criquets pèlerins au Royaume-Uni et à Rome, par exemple. Il est vrai que nos montagnes constituent une barrière contre une invasion du sud mais les acridiens se faufilent partout.»
La plupart des pays touchés d'Afrique du Nord-Ouest - Maroc, Algérie, Tunisie et Jamahiriya arabe libyenne - ont d'importants secteurs agricoles qui peuvent justifier des opérations de lutte coûteuses. Mais les criquets viennent du Sahel, une partie d'Afrique bien plus pauvre où l'agriculture est essentiellement à un niveau de subsistance et les ressources pour la surveillance et la lutte font cruellement défaut.
Les donateurs devraient avoir la sagesse de financer les opérations visant à bloquer le problème au sud, affirme Brahim Boudarine, directeur régional de l'agriculture à Figuig, la région marocaine à cheval sur le principal couloir d'invasion acridienne entre le Sahara et la principale région agricole du pays.
«Chaque dollar dépensé pour la lutte dans le Sahel permet d'économiser 3-4 dollars par la suite ici au nord (après la reproduction des criquets)», dit-il. «Et cela marche dans les deux sens, car les insectes se multiplient ici avant de retourner au Sahel et là, le traitement coûtera 10 dollars durant la saison suivante.»
Dans les pays du Sahel frappés par la recrudescence de 2003-2004, l'agriculture assure entre 20 et 40 pour cent du produit intérieur brut. Les nuées de criquets pèlerins jettent une ombre sur des millions d'agriculteurs et d'éleveurs (voir Evaluer l'impact sur les populations, colonne de droite).
Un appel à l'aide internationale
Les responsables dans les pays touchés ont tous le même message à lancer au monde: Nous avons besoin d'aide.
«La situation est critique. Nous n'avons pas les moyens d'affronter la situation», déclare Mohamed El Hacen Ould Jaavar, Chef des opérations au Centre national mauritanien de lutte antiacridienne. «Nous n'avons que sept équipes sur le terrain et deux avions pulvérisateurs. Nous pouvons recruter des réservistes qui sont déjà formés, mais nous avons besoin de matériel et d'argent pour acheter les pesticides.»
De retour au Maroc, M. Boudarine fait le point d'une campagne de lutte qui a duré tout l'hiver et tout le printemps 2003-2004.
«Cette fois-ci, nous les avons empêchés d'atteindre les terres agricoles au nord du pays, mais s'il y a une autre invasion de la même intensité ou pire, ils réussiront à passer sans problèmes», ajoute-t-il.
«Nous pouvons les maîtriser ici par avion car la densité de population est faible. S'ils atteignent le nord, là, c'est trop peuplé et nous devrions utiliser des pulvérisateurs montés sur camionnettes. S'il s'agit de grands nombres d'insectes, nous ne serons pas en mesure de les arrêter. Ce serait une catastrophe.»
Voyage au cœur de la lutte contre les criquets pèlerins.
Quel est l'enjeu d'une invasion de criquets?
Qu'ont en commun un berger d'Afrique du Nord-Ouest, un expert en protection des plantes au Sahel et un fonctionnaire du Ministère de l'agriculture de l'une ou l'autre région? Leur vie présente, dominée par une invasion d'insectes ailés et très mobiles qui survolent leurs territoires.
Dans ce dossier, des personnes appartenant à ces trois catégories - petits agriculteurs et éleveurs, experts techniques et responsables gouvernementaux - expliquent ce que représente pour eux, pour leur communauté et pour leur pays, la plus dévastatrice recrudescence de criquets pèlerins des 15 dernières années.
Nature du ravageur
Le criquet pèlerin est un insecte déprédateur redoutable. Une tonne environ de criquets - soit une petite fraction d'un essaim moyen - consomme chaque jour autant de nourriture que 2 500 personnes. Les essaims peuvent parcourir jusqu'à 200 km par jour. Les femelles pondent quatre fois au maximum durant leur existence, et jusqu'à 70 œufs à chaque fois.
Durant les longues périodes de rémission, lorsque les criquets pèlerins vivent en petits nombres dans le désert, ils sont inoffensifs. En présence de conditions de reproduction favorables, comme en Afrique de l'Ouest à la fin de 2003, les insectes se multiplient énormément. Lorsque les conditions météorologiques et écologiques les restreignent à une zone limitée, ils cessent d'agir en tant qu'individus et commencent à se comporter en groupe.
En quelques mois, de gigantesques essaims se forment et s'envolent dans la direction du vent à la recherche de nourriture. Les criquets qui viennent d'Afrique de l'Ouest peuvent envahir toute l'Afrique du Nord-Ouest et se reproduire. Leur progéniture retourne ensuite vers le sud en perpétuant un cycle qui peut durer des années. (voir Portrait d'une campagne antiacridienne, colonne de droite).
Défendre l'agriculture
Voici ce qu'a à dire le Maroc sur une invasion qui lui a coûté quelque 25 millions d'euros (30 millions de dollars E.U.) durant la campagne 2003-2004. Le secteur agricole à défendre, qui emploie 4 millions de personnes, représentait 7 milliards de dollars en 2002 (dont 1 milliard de recettes d'exportation).
«Nous ne considérons pas seulement les dégâts économiques causés par les acridiens. Des familles entières vivent de petites parcelles cultivées. En cas de perte de récoltes, les gens migrent. Il n'y a pas beaucoup d'emplois en ville et s'ils ne trouvent pas de travail, comment vont-ils se procurer de la nourriture?», se demande Saïd Ghaout, Directeur du Centre national marocain de lutte antiacridienne.
«Les criquets seraient arrivés jusqu'en Espagne si on n'avait pas déployé tous ces efforts», soutient-il. «L'expérience nous prouve que les essaims peuvent atteindre l'Europe. Dans les années 50, on a trouvé des criquets pèlerins au Royaume-Uni et à Rome, par exemple. Il est vrai que nos montagnes constituent une barrière contre une invasion du sud mais les acridiens se faufilent partout.»
La plupart des pays touchés d'Afrique du Nord-Ouest - Maroc, Algérie, Tunisie et Jamahiriya arabe libyenne - ont d'importants secteurs agricoles qui peuvent justifier des opérations de lutte coûteuses. Mais les criquets viennent du Sahel, une partie d'Afrique bien plus pauvre où l'agriculture est essentiellement à un niveau de subsistance et les ressources pour la surveillance et la lutte font cruellement défaut.
Les donateurs devraient avoir la sagesse de financer les opérations visant à bloquer le problème au sud, affirme Brahim Boudarine, directeur régional de l'agriculture à Figuig, la région marocaine à cheval sur le principal couloir d'invasion acridienne entre le Sahara et la principale région agricole du pays.
«Chaque dollar dépensé pour la lutte dans le Sahel permet d'économiser 3-4 dollars par la suite ici au nord (après la reproduction des criquets)», dit-il. «Et cela marche dans les deux sens, car les insectes se multiplient ici avant de retourner au Sahel et là, le traitement coûtera 10 dollars durant la saison suivante.»
Dans les pays du Sahel frappés par la recrudescence de 2003-2004, l'agriculture assure entre 20 et 40 pour cent du produit intérieur brut. Les nuées de criquets pèlerins jettent une ombre sur des millions d'agriculteurs et d'éleveurs (voir Evaluer l'impact sur les populations, colonne de droite).
Un appel à l'aide internationale
Les responsables dans les pays touchés ont tous le même message à lancer au monde: Nous avons besoin d'aide.
«La situation est critique. Nous n'avons pas les moyens d'affronter la situation», déclare Mohamed El Hacen Ould Jaavar, Chef des opérations au Centre national mauritanien de lutte antiacridienne. «Nous n'avons que sept équipes sur le terrain et deux avions pulvérisateurs. Nous pouvons recruter des réservistes qui sont déjà formés, mais nous avons besoin de matériel et d'argent pour acheter les pesticides.»
De retour au Maroc, M. Boudarine fait le point d'une campagne de lutte qui a duré tout l'hiver et tout le printemps 2003-2004.
«Cette fois-ci, nous les avons empêchés d'atteindre les terres agricoles au nord du pays, mais s'il y a une autre invasion de la même intensité ou pire, ils réussiront à passer sans problèmes», ajoute-t-il.
«Nous pouvons les maîtriser ici par avion car la densité de population est faible. S'ils atteignent le nord, là, c'est trop peuplé et nous devrions utiliser des pulvérisateurs montés sur camionnettes. S'il s'agit de grands nombres d'insectes, nous ne serons pas en mesure de les arrêter. Ce serait une catastrophe.»